0

La scène a rencontré Paris 

kisspng-eiffel-tower-pixabay-illustration-eiffel-t

De « Mission Impossible » à « Amélie Poulain » en passant par « La Môme », plus de 10 000 tournages ont eu lieu dans la capitale française. Paris attire autant car c’est là que tout a commencé. Inventé par les Frères Lumière, le cinéma est né à la fin du 19ème siècle en France. Une machine permettant d’enregistrer puis de diffuser des images en mouvement est mise au point par Auguste et Louis Lumière, le cinématographe est né.

Paris est une ville qui a toujours attiré et été attirée par le cinéma. La capitale de la France est, depuis la création, une ville de cinéma. Les réalisateurs veulent ainsi découvrir ou faire découvrir les racines du grand écran grâce à des plans plus beaux les uns que les autres. Paris est aussi la ville du glamour, de la beauté et abrite de nombreux décors magnifiques. Le jardin du Luxembourg, le pont Alexandre III, le Palais Garnier ou même l’avenue des Champs-Élysées connue comme la plus belle avenue du monde, tous ces lieux attirent les yeux des producteurs du monde entier.

 

La ville de plus de 2 millions d’habitants fait aussi venir les tournages, elle encourage les réalisateurs à venir y tourner car financièrement, le cinéma est une source de revenu non négligeable : au moment des tournages mais surtout après la sortie en salle des films. Un des meilleurs exemples qui démontre bien l’impact qu’a le cinéma, c’est le film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain »  dont l'épicerie "Au marché de la butte" même 19 ans après sa sortie, reste un des endroits les plus populaires de la capitale.

 

Abdella, gérant de l’épicerie remarque qu’encore aujourd’hui, des clients viennent spécialement pour cela : « En moyenne nous avons 500 personnes qui passent dans l’épicerie pour prendre des photos ou acheter des souvenirs. Avec le confinement tout s’est évidemment ralenti, mais ce n’est pas cela qui fait vivre notre épicerie donc nous nous en sortons quand même. Parfois certaines personnes rentrent dans l’épicerie juste pour faire un tour, ils n’achètent rien, c’est un petit peu embêtant mais on ne peut pas « salir l’image » du film pour notre magasin. » Même des gens qui n’ont pas vu le film viennent car ils connaissent l’endroit de réputation : 

 

 

« Je suis étonné de voir autant de jeunes venir alors que quand je leur pose la question ils me disent qu’ils n’ont même pas vu le film. Certains n’étaient même pas nés en 2001. Je suis (positivement) choqué de voir l’impact que ce film a eu sur les parisiens ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Capture d’écran 2020-05-24 à 121057png

Des endroits mythiques, voici ce que crée le cinéma grâce à Paris, certains sont devenus inconiques grâce aux films, d’autres ont embelli les long-métrages par leur beauté naturelle, comme le Pont des Arts par exemple dans le film Insaisissables réalisé en 2013 par Louis Leterrier avec notamment Morgan Freeman dans l’un des rôles principaux.

« Faire visiter Paris à travers le cinéma »

 

 

Juliette Dubois, guide pour Ciné Balade, organise de nombreux tours dans Paris pour faire découvrir la capitale aux visiteurs : « L’idée est de faire visiter Paris à travers le monde du cinéma grâce à des tours spécifiques mais aussi des rencontres avec des professionnels. Nous recevons tous types de visiteurs, du particulier qui vient passer un week-end ici aux groupes scolaires, associations culturelles et comité d’entreprises. Tout le monde est le bienvenu. »

 

Paris possède une multitude de décors, dans lesquels de nombreux thèmes peuvent être abordés : « Nous avons une dizaine de tours différents qui se focalisent chacune sur un thème ou un réalisateur différent. Belleville, le 16ème arrondissement ou Montmartre font partie de ces thèmes. Montmartre est d’ailleurs notre tour le plus populaire notamment grâce au film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » avec la fameuse épicerie devenue célèbre. En fonction de chaque thème, nous créons un fil conducteur au long des deux heures de visites. »

 

 

Brad Bird (Ratatouille), Martin Scorsese (Hugo Cabret) ou encore Woody Allen (Midnight in Paris), tous ont mis les pieds dans la capitale pour réaliser un de leurs films. Ces trois films abordent des sujets diférents, preuve de la diversité du champ des possibles.

 

Regardez un extrait d'une visite guidée de Ciné Balade :

 

 

Mission cinéma

 

Bien que Paris attire toujours autant les réalisateurs, il faut tout de même rappeler que chaque tournage se déroulant à l’intérieur de la capitale doit être approuvé par la Mairie de Paris. Et pour garantir le bon fonctionnement de cette procédure, la Mairie a mis en place la « Mission Cinéma » permettant d’encadrer mais aussi de soutenir les futurs tournages que la ville peut accueillir.

 

« La ville de Paris a toujours entretenu des liens étroits et passionnés avec le Septième Art. En créant la Mission Cinéma, elle a voulu affirmer son attachement au cinéma et sa volonté de préserver l’exception culturelle parisienne en ce domaine » déclare Michel Gomez, délégué de la Mission Cinéma.

 

Au sein de la Direction des Affaires Culturelles (D.A.C) de la Ville de Paris, la Mission Cinéma a pour objectif d'impulser une politique cohérente de soutien en faveur du cinéma, autour de six axes principaux : la production de courts métrages, la contribution à plus de 950 tournages, les salles art et essai et indépendantes, les festivals et événements, le Forum des Images mais aussi l’éducation au cinéma. Avec un budget annuel de 10 millions d’euros, la Mairie de Paris se place comme un acteur majeur du développement cinématographique.

« Une industrie nationale très forte »

 

Bien que demandée et vénérée par les réalisateurs du monde entier, il faut tout de même savoir que la ville de Paris rayonne beaucoup grâce au cinéma français comme l’explique Michel Gomez : « l’industrie nationale est très forte, dans la plupart des cas, les productions françaises restent en France et surtout à Paris ». Des réalisations non négligeables dans le développement du patrimoine cinématographique de la capitale.

 

Sans oublier que tournage ne signifie pas systématiquement film, énormément de séries mais aussi de publicités se déroulent dans les rues parisiennes qu’elles soient françaises ou étrangères. « Si Paris attire autant, c’est aussi grâce à la qualité des techniciens dont dispose la ville de Paris » ajoute Michel Gomez.

 

Il faut savoir que tous les jours, environ 10 tournages se déroulent simultanément dans les rues de Paris : long métrage, fiction télé, film ou photo publicitaire, documentaire, court métrage… Au final, chaque année, Paris accueille plus de 900 tournages dans 5.000 lieux de décors naturels et différents.

Décors de film abandonné à Montmartre à cause du confinement - Christophe Airaud

Une organisation bien rodée

 

 

Afin de faciliter la tâche des réalisateurs dans leur demande de tournage, la ville de Paris a mis au point un site internet : www.parisfilm.fr. Un site réservé aux professionnels de l’industrie du 7e art. Comme le renseigne les membres de la Mission Cinéma, « le site présente de manière détaillée plus de 300 décors, certains avec visites virtuelles, il est enrichi régulièrement. La recherche peut se faire par nom ou par rubrique. Il permet de découvrir des lieux dépendants de la ville mais renseigne également sur les lieux régulièrement demandés ou emblématiques de la capitale ».

Des retombées économiques importantes

 

« Tourner dans les rues de Paris est gratuit » explique Michel Gomez, il continue « les autorisations sont délivrées également gracieusement. En revanche lorsqu’une équipe de tournage ou de prises de vues s’installe dans un jardin, un stade, une piscine, un marché ou un Musée qui dépend de la Mairie de Paris, la production paye une redevance à la Ville de Paris ». D’autre part, tout comme l’ensemble des véhicules présents dans la ville, le stationnement des véhicules de tournage reste payant.

 

Mais ce qui rapporte le plus, c’est bien évidemment les tournages de films mondialement connus comme l’explique Michel Gomez : « Paris a accueilli le tournage de Mission impossible, ce qui a rapporté plus de 7 millions d’euros à la ville que ce soit en hôtellerie, en restauration mais aussi de façon générale ».

 

Sans oublier que les tournages exportés à l’international représentent une belle vitrine pour la ville de Paris. De quoi développer l’économie touristique de la ville mais aussi des lieux présents au grand écran.

La dernière Étape

 

Après avoir été approuvé par la Mairie de Paris, la production doit encore prendre contact avec leur potentiel futur lieu de tournage. Pour garantir un échange administratif et informatif optimal, un agent chargé de l’accueil des tournages est désigné. Comme Florence Labalette, par exemple qui s’occupe du Jardin des Plantes mais également de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée.

 

« Mon rôle consiste à organiser des tournages et prises de vues photographiques sur le site du Jardin des Plantes, en adéquation avec les missions du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), je coordonne et supervise aussi toutes les étapes de préparation et de réalisation des projets ».

 

La mission d’un agent comme Florence Labalette se divise en deux parties : une première centrée sur le côté administratif avec « énormément de paperasse » et une seconde plus vivante avec davantage de contact. Ce côté administratif énoncé précédemment nécessite plusieurs heures d’aller-retour de dossier chez chacun des protagonistes :

 

« A chaque demande d'autorisation de tournage, nous envoyons à la production notre grille tarifaire, ainsi que notre cahier des charges, afin que le demandeur puisse prendre connaissance de nos modalités de tournage. Ensuite après un retour positif, un devis est envoyé à la production, ainsi qu'un projet de convention d'autorisation de tournage. »

 

Cette seconde partie « plus humaine » mais tout aussi longue consiste à analyser le projet et identifier les personnes ressources (chercheurs, jardiniers, soigneurs...). S’en suit alors plusieurs prises de contact pour finalement orienter la production vers ce spécialiste. Enfin l’agent gère la disponibilité du lieu prisé par la production, et doit coordonner et organiser chaque planning en fonction du ou des tournages. Pour ce qui est de la durée des négociations, elle varie en fonction de la complexité du tournage.

Galerie de paléontologie - MNHN

La vision du réalisateur et l’attractivité du lieu

 

 

Le choix d’un lieu est primordial dans la conception d’un film, tout dépend de la vision du réalisateur. Pour faciliter cette prise de décision, certains lieux propices aux tournages, comme le Jardin des Plantes, organisent en amont un repérage, dans différents lieux du site choisi. Cette « visite » un peu particulière permet au réalisateur et à sa production d’opter pour un lieu correspondant mieux au scénario.

 

L’attractivité du lieu est également importante et ce qu’elle renferme l'est encore plus. Pour le Jardin des plantes, c’est la Galerie Paléontologique qui a été choisie pour un tournage pas comme les autres. Celui des Aventures d’Adèle Blanc Sec, un film de Luc Besson sorti en 2010. La Galerie Paléontologique du Jardin des Plantes renferme des collections patrimoniales nationales uniques. « Ces collections sont très fragiles, elles ont une grande valeur historique et ne sont donc pas déplacées pour des raisons de conservation. » ajoute Florence Labalette.

 

Ses qualités esthétiques, scientifiques et historiques ont contribué à faire du Jardin des Plantes un lieu attractif. De plus comme l’indique Florence Labalette « lorsque le long-métrage "Les Aventures d'Adèle Blanc Sec" est sorti en salles de cinéma, des réalisateurs nous ont contactés juste après et nous ont confié que le film leur avait donné envie de venir tourner également au Muséum ». Un point fort non négligeable pour le Jardin des Plantes de Paris qui attire plus de 2 millions de visiteurs par an.

 

La capitale reste et restera donc une ville à part dans le cinéma français mais aussi mondial, ses lieux et paysages uniques sont prisés par des centaines de réalisateurs chaque année. Une simple scène dans un restaurant, un musée ou sur un pont permet de mettre en lumière ce lieu et de le populariser pour plusieurs décennies.

 

 

Noémie Sportouch / Diego Reis / William Marchandet 

 

kisspng-director-s-chair-film-director-clip-art-5a

Paris 

film-30008_1280png
film-30008_1280png copy (4)
film-30008_1280png copy
film-30008_1280png copy (3)
film-30008_1280png copy (1)
film-30008_1280png copy (2)
Capture d’écran 2020-05-24 à 141519png
cropped-plumepng

Scène du film "Inssaisissables" sur le Pont des Arts